Pierre Chapo

1927-1987, 

France

Pierre Chapo est un designer et architecte français. À l’image du bois de ses meubles, il ne triche pas dans ses créations et livre des pièces franches, authentiques, sincères et généreuses, à la construction irréprochable et au dessin épuré. 

La Galerie Chapo, l’esprit Chapo

Fraîchement diplômé de l’école des Beaux-Arts, Pierre Chapo part visiter le monde : d’abord seul, il arpente la Scandinavie dès 1951 avant de rencontrer Nicole à Paris et de partir sur les routes de l’Amérique Centrale et des États-Unis en 1955. A leur retour en France, Pierre Chapo travaille dans des cabinets d’architecture. Mais il veut plus. Fort de ses expériences autour du globe, il décide de fonder son entreprise, accompagnée d’une boutique tenue par sa femme : la Galerie Chapo ouvre en 1958 au 15 Boulevard de l’Hopital dans le 5e arrondissement de Paris. Il y propose son propre mobilier mais défend aussi des designers de son temps, comme les luminaires de Serge Mouille (1922-1988) ou encore les Akari d’Isamu Noguchi (1904-1988), exclusivement représentées par la galerie Steph Simon, localisée non loin de là dans le quartier Saint-Germain-des-Près, mais dont il a récupéré probablement la distribution à la fermeture de son concurrent en 1971.
Toujours attaché au Vaucluse et son atelier de création à Gordes, au plus près de la nature, la difficulté d’y fabriquer des meubles le mène sur le chemin de l’Alsace où il s’associe avec l’entreprise familiale Seltz, travaillant le bois depuis plusieurs générations. Seltz sera l’éditeur privilégié de Pierre Chapo, captant toute l’essence de ses meubles. 

Un mobilier honnête

Le mobilier de Pierre Chapo est honnête, aussi bien dans ses formes que dans le matériau qu’il emploie : le bois. Rigoureux et architectural, il ne trompe jamais l’évidence. Du lit L01, dit Godot, en référence à son premier commanditaire, Samuel Beckett (1906-1989), à la table T14 qui se manifeste par la simplicité de ses lignes, en passant par les assises comme le sofa S32 d’un grand confort, l’harmonie vient autant des parfaites proportions que de l’épure extrême : nul embellissent ou décor, seul le bois est mis en valeur. Il veut ainsi « que la beauté ressorte de la juste place d’un assemblage et de la juste conformité à l’échelle humaine. La couleur du bois, sa veinure, les courbes qu’il offre apportent la fantaisie, l’inattendu, la grâce. »

Entre artisanat et design industriel, son mobilier doré à souhait et massif à plaisir, séduit un grand nombre de personnes. Pierre Chapo disait ainsi de ses meubles qu’ils étaient fait « avec de la sincérité et de très beaux matériaux, des matériaux que les hommes ont toujours touchés, toujours travaillés. » 

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