Sori Yanagi

1915-2011, 

Japon

Sori Yanagi (柳宗理) est l’un des designers japonais les plus importants : pionnier du design industriel et fils du grand Soetsu Yanagi (1889-1961), père du Mingei, ses nombreuses œuvres lui ont permis d’acquérir une renommée internationale.

Le virage industriel

Alors qu’il étudie la peinture à l’huile à l’école des Beaux-Arts de Tokyo de 1936 à 1940, il se dirige finalement vers l’architecture en entrant dans l’agence de Junzo Sakakura (1901-1969). C’est au contact de Charlotte Perriand (1903-1999) qu’il glisse véritablement vers le design : alors qu’il est son assistant lors de son voyage commandité par le Ministère du Commerce et de l’Industrie pour conseiller les entreprises japonaises à améliorer leurs produits, Sori Yanagi prend conscience de la portée social du design et apprend de la designeuse française « le processus du design » comme il aime à le rappeler.  Si ce périple influence considérablement le travail de cette dernière, il marque également de son empreinte toute une génération de designers japonais. C’est ainsi que Sori Yanagi est aux premières loges pour découvrir le modernisme européen : il abandonne alors l’architecture en 1947 pour étudier le design industriel et ouvre en 1952 sa propre agence à Tokyo, le Yanagi Industrial Design Institute. 

Le maître du design japonais

Sori Yanagi est sans nul doute l’un des designers japonais les plus connus à l’international. Il s’illustre dans tous les domaines : mobilier, appareils électriques, transports, céramiques et luminaires. Il manie avec brio tout type de matériaux, du bois à l’aluminium en passant par le plastique, avec une aisance certaine, sans barrière. Créateur de la Torche Olympique des Jeux Olympiques de Tokyo en 1964, le monde entier a pu apprécier l’ardeur de son design. En 1954, il crée ses deux pièces les plus emblématiques, les tabourets « Butterfly » et « Elephant », respectivement en contreplaqué et en fibre de verre, hommages combinés à la tradition japonaise et aux vents de la modernité.
Grâce à ses designs innovants, Sori Yanagi a reçu de très nombreuses récompenses : le Prix Mainichi de design industriel pour sa combinaison radio/tourne disque en 1952, la Médaille d’or de la Triennale de Milan en 1957 ou encore la Médaille d’honneur pour l‘ensemble de sa contribution à la culture japonaise en 1981. Il œuvre à la reconnaissance et la professionnalisation du domaine : il compte parmi les membres fondateurs de l’Association Japonaise des Designers Industriels en 1952 et l’année suivante il rejoint le Comité Japonais de Design Industriel (actuellement le Comité Japonais de Design).

Transmettre et préserver

Sori Yanagi est polymorphe et son implication dans la diffusion du savoir l’élève au rang de maître. Entre 1953 et 1954, il enseigne à l’Institut Féminin des Beaux-Arts de Tokyo puis dès 1954 à l’Université des Arts et Métiers de Kanazawa (section Design industriel). Il est aussi l’auteur d’ouvrages en anglais et en japonais.
Fils de Soetsu Yanagi, fondateur du mouvement Mingei qui célèbre le savoir-faire ancestral japonais et la beauté des objets quotidiens, Sori Yanagi fait la part belle à l’artisanat créant ainsi un design bicéphale et riche. Il prend la succession de son père à la tête du musée qu’il avait fondé en 1936, le Musée de l’Artisanat Japonais Traditionnel de Tokyo en 1977.

Sori Yanagi s’illustre dans tous les domaines du design et crée des pièces qui sont aujourd’hui des icônes sans jamais oublier la tradition : il est ainsi le gardien de la flamme artisanale japonaise et un maitre incontesté en matière de design industriel. 

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